samedi 8 septembre 2012

Le dilemme respect & efficacité / résolution & performance


Considérons la définition suivante de la compétence (mise au point avec C.SAURET de Développement et Emploi) qui insiste sur la difficulté du "respect d'une combinaison" :
"Être compétent, c'est respecter ou faire respecter au mieux, la combinaison d'un ensemble de techniques, de procédures, de savoirs sélectionnés et appliqués, en vue d'un résultat à atteindre dans un environnement donné".
Deux dimensions de la compétence se dégagent immédiatement de la définition que nous venons de proposer :
  • une compétence sera dite "d'autant plus complexe" qu'il y a de techniques (ou de technologies), de procédures ou de savoirs à combiner, appartenant à des processuss différents de valeur ajoutée
  • une compétence sera "d'autant plus résolutive" que la situation initiale doit être refaçonnée de manière à obtenir le respect optimum garantissant l'efficacité économique.
La première dimension est contradictoire avec la seconde dimension. Chaque élément, en se retrouvant à la croisée de plusieurs mondes, ne peut pas être simplement respectueux d'un monde unique. La contradiction fait surgit des alternatives d'action différentes que nous allons détailler. La dimension "complexité de la combinaison" va se partager entre deux options :
  • l'option d'efficacité rapide consiste à relaxer sélectivement les contraintes de respect, en évaluant jusqu'où l'on peut dégrader la performance optimum,
  • l'option de performance optimum oblige souvent à développer une version inédite de la molécule synthétique d'une ou de plusieurs des technologies, procédures ou savoirs mobilisés, en évaluant le degré de retour de l'investissement envisagé.
Comme la compétence, en entreprise, produit de la valeur marchande, elle est encadrée par des règles de gestion des ressources utilisées. Les exigences de productivité, de qualité, de sécurité, de délai sont explicitées par des indicateurs et des objectifs à atteindre. Les compétences sont bornées dans l'organisation dans des emplois distincts. Chaque action, au sein d'un emploi, est ainsi affectée à une finalité précise qui synthétise les règles de gestion qui lui sont appliquées. De même, un emploi fera coexister plusieurs compétences différentes si elles font appel à des ressources identiques, qui sont ainsi optimisées dans leur consommation.
On retrouve ici un type de choix stratégique courant dans les entreprises.

On retrouve également dans la seconde dimension "résolution" ou "intensité du refaçonnage de l'organisation", le raisonnement organisationnel qui accorde selon les niveaux de fonction plus ou moins de latitude décisionnelle. En effet, par rapport à une situation initiale très en deçà du respect attendu, deux options sont possibles :
  • mobiliser des technologies, des procédures, des savoirs plus simples ou plus faciles à faire respecter, si l'on ne veut pas modifier la latitude décisionnelle qui est accordée,
  • ou bien, engager un processus d'accroissement de latitude décisionnelle afin d'obtenir à terme l'organisation, en prenant le risque d'une résistance forte de la structure décisionnelle en place.

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