vendredi 7 décembre 2012

Le langage des signes : le propre de l'homme

Descartes : une seconde définition de la pensée

Nous le savons tous, Descartes définit la pensée à partir d'une action de l'esprit : "Je doute donc je pense".

Mais il propose également une autre définition moins connue de la pensée. La pensée serait cachée au sein du corps, et seuls les signes de la parole humaine pourraient y donner accès.

La voix en tant que parole est un signe particulier, distinct des sons et mouvements des animaux, en tant qu'elle est le signe de la pensée. La parole sort la pensée hors du corps. Nous soulignos en gras dans le passage suivant :
« Mais la principale raison, selon moi, qui peut nous persuader que les bêtes sont privées de raison, est que, bien que parmi celles d’une même espèce les unes soient plus parfaites que les autres, comme dans les hommes, ce qui se remarque particulièrement dans les chevaux et dans les chiens, dont les uns ont plus de dispositions que les autres à retenir ce qu’on leur apprend, et bien qu’elles nous fassent toutes connaître clairement leurs mouvements naturels de colère, de crainte, de faim, et d’autres semblables, ou par la voix, ou par d’autres mouvements du corps, on n’a point cependant encore observé qu’aucun animal fût parvenu à ce degré de perfection d’user d’un véritable langage, c’est-à-dire qui nous marquât par la voix, ou par d’autres signes, quelque chose qui pût se rapporter plutôt à la seule pensée qu’à un mouvement naturel.
Car la parole est l’unique signe et la seule marque assurée de la pensée cachée et renfermée dans les corps ; or tous les hommes les plus stupides et les plus insensés, ceux mêmes qui sont privés des organes de la langue et de la parole, se servent de signes, au lieu que les bêtes ne font rien de semblable, ce que l’on peut prendre pour la véritable différence entre l’homme et la bête.

Je passe, pour abréger, les autres raisons qui ôtent la pensée aux bêtes. Il faut pourtant remarquer que je parle de la pensée, non de la vie, ou du sentiment ; car je n’ôte la vie à aucun animal, ne la faisant consister que dans la seule chaleur de coeur. Je ne leur refuse pas même le sentiment autant qu’il dépend des organes du corps. »

Les corps des animaux ont des mouvements ou des bruits, mais ils sont immédiatement l'expression des sentiments du corps. On peut dire par analogie, que les animaux ont un "langage du corps", un "langage des émotions du corps", un langage de la crainte, de l'espérance ou de la joie. Mais ce pas un langage de signe, car le signe renvoie à un objet qu'il faut connaître pour comprendre le signe par rapport à d'autres signes.
"j’ajoute que ces paroles ou signes / de l'homme / ne se doivent rapporter à aucune passion, pour exclure non seulement les cris de joie ou de tristesse, et semblables, mais aussi tout ce qui peut être enseigné par artifice aux animaux; car si on apprend à une pie à dire bonjour à sa maîtresse, lorsqu’elle la voit arriver, ce ne peut être qu’en faisant que la prolation / manifestation / de cette parole devienne le mouvement de quelqu’une de ses passions; à savoir, ce sera un mouvement de l’espérance qu’elle a de manger, si l’on a toujours accoutumé de lui donner quelque friandise, lorsqu’elle l’a dit; et ainsi toutes les choses qu’on fait faire aux chiens, aux chevaux et aux singes, ne sont que des mouvements de leur crainte, de leur espérance, ou de leur joie, en sorte qu’ils les peuvent faire sans aucune pensée.
Or il est, ce me semble, fort remarquable que la parole, étant ainsi définie / comme hors des passions / ne convient qu’à l’homme seul."
La voix humaine ne se laisse pas interpréter comme expression du corps. Ecouter les mots prononcés par une personne, c'est entendre des signes qui ne sont pas "décodables" par les passions du corps. Il faut chercher ce code dans le "contenu de pensée" de la personne.
« Mais la principale raison, selon moi, qui peut nous persuader que les bêtes sont privées de raison, est que, bien que parmi celles d’une même espèce les unes soient plus parfaites que les autres, comme dans les hommes, ce qui se remarque particulièrement dans les chevaux et dans les chiens, dont les uns ont plus de dispositions que les autres à retenir ce qu’on leur apprend, et bien qu’elles nous fassent toutes connaître clairement leurs mouvements naturels de colère, de crainte, de faim, et d’autres semblables, ou par la voix, ou par d’autres mouvements du corps, on n’a point cependant encore observé qu’aucun animal fût parvenu à ce degré de perfection d’user d’un véritable langage, c’est-à-dire qui nous marquât par la voix, ou par d’autres signes, quelque chose qui pût se rapporter plutôt à la seule pensée qu’à un mouvement naturel. Car la parole est l’unique signe et la seule marque assurée de la pensée cachée et renfermée dans les corps ; or tous les hommes les plus stupides et les plus insensés, ceux mêmes qui sont privés des organes de la langue et de la parole, se servent de signes, au lieu que les bêtes ne font rien de semblable, ce que l’on peut prendre pour la véritable différence entre l’homme et la bête.
Je passe, pour abréger, les autres raisons qui ôtent la pensée aux bêtes. Il faut pourtant remarquer que je parle de la pensée, non de la vie, ou du sentiment ; car je n’ôte la vie à aucun animal, ne la faisant consister que dans la seule chaleur de coeur. Je ne leur refuse pas même le sentiment autant qu’il dépend des organes du corps. Ainsi, mon opinion n’est pas si cruelle aux animaux qu’elle est favorable aux hommes, je dis à ceux qui ne sont point attachés aux rêveries de Pythagore, puisqu’elle les garantit du soupçon même de crime quand ils mangent ou tuent des animaux. » 
Descartes, Lettre à Morus, 5 février 1649 (extrait).
« Enfin, il n’y a aucune de nos actions extérieures, qui puisse assurer ceux qui 1es examinent, que notre corps n’est pas seulement une machine qui se remue de soi-même, mais qu’il y a aussi en lui une âme qui a des pensées, excepté les paroles, ou autres signes faits à propos des sujets qui se présentent, sans se rapporter à aucune passion. Je dis les paroles ou autres signes, parce que les muets se servent de signes en même façon que nous de la voix; et que ces signes soient à propos, pour exclure le parler des perroquets, sans exclure celui des fous, qui ne laisse pas d’être à propos des sujets qui se présentent, bien qu’il ne suive pas la raison; et j’ajoute que ces paroles ou signes ne se doivent rapporter à aucune passion, pour exclure non seulement les cris de joie ou de tristesse, et semblables, mais aussi tout ce qui peut être enseigné par artifice aux animaux; car si on apprend à une pie à dire bonjour à sa maîtresse, lorsqu’elle la voit arriver, ce ne peut être qu’en faisant que la prolation de cette parole devienne le mouvement de quelqu’une de ses passions; à savoir, ce sera un mouvement de l’espérance qu’elle a de manger, si l’on a toujours accoutumé de lui donner quelque friandise, lorsqu’elle l’a dit; et ainsi toutes les choses qu’on fait faire aux chiens, aux chevaux et aux singes, ne sont que des mouvements de leur crainte, de leur espérance, ou de leur joie, en sorte qu’ils les peuvent faire sans aucune pensée. Or il est, ce me semble, fort remarquable que la parole, étant ainsi définie ne convient qu’à l’homme seul. Car, bien que Montaigne et Charron aient dit qu’il y a plus de différences d’homme à homme, que d’homme à bête, il ne s’est toutefois trouvé aucune bête si parfaite, qu’elle ait usé de quelque signe, pour faire entendre à d’autres animaux quelque chose qui n’eût point de rapport à ses passions; et il n’y a point d’homme si imparfait, qu’il n’en use; en sorte que ceux qui sont sourds et muets inventent des signes particuliers, par lesquels ils expriment leurs pensées. Ce qui me semble un très fort argument pour prouver que ce qui fait que les bêtes ne parlent point comme nous, est qu’elles n’ont aucune pensée, et non point que les organes leur manquent. Et on ne peut dire qu’elles parlent entre elles, mais que nous ne les entendons pas; car, comme les chiens et quelques autres animaux nous expriment leurs passions, ils nous exprimeraient aussi bien leurs pensées, s’ils en avaient. »  
Descartes, Lettre au Marquis de Newcastle du 23 novembre1646.

L’animal est essentiellement un corps, une machine, dit Descartes, pour poser que son comportement n’exige pas d’admettre qu’il y a en lui une âme. Même si c’est sous une forme très complexe, tous ses mouvements s’effectuent comme les mouvements d’une horloge. Ce sont des mécanismes. Tout se passe comme si certains stimuli déclenchaient un mécanisme, un montage nerveux préétabli, stéréotypé.
« Je sais bien que les bêtes font beaucoup de choses mieux que nous, mais je ne m’en étonne pas car cela sert à prouver qu’elles agissent naturellement et par ressorts ainsi qu’une horloge, laquelle montre bien mieux l’heure qu’il est que notre jugement ne nous l’enseigne. Et sans doute que, lorsque les hirondelles viennent au printemps elles agissent en cela comme des horloges. Tout ce que font les mouches à miel est de même nature, et l’ordre que tiennent les grues en volant, et celui qu’observent les singes en se battant, s’il est vrai qu’ils en observent quelqu’un, et enfin l’instinct d’ensevelir leurs morts, n’est pas plus étrange que celui des chiens et des chats qui grattent la terre pour ensevelir leurs excréments, bien qu’ils ne les ensevelissent presque jamais : ce qui montre qu’ils ne le font que par instinct et sans y penser »  
Lettre au marquis de Newcastle. 20/11/1646.
C’est la même chose pour leur mode d’expression et de communication. Ils n’expriment pas des significations mentales, ils ne se communiquent pas des idées. Ni ils ne symbolisent le monde dans lequel ils vivent, ni ils ne dialoguent entre eux. Leurs signes sont déterminés par divers stimuli : besoins vitaux, états sensibles comme la faim, la crainte, la colère, le plaisir et ont pour finalité non la signification mais le déclenchement de certaines actions. Ce sont des signaux, non des symboles.

La vue du maître qui nourrit et caresse déclenche chez le chien des manifestations de joie. Le signe animal est de l’ordre de l’impulsion, il est suscité par des stimuli internes ou externes, il n’est jamais la manifestation d’une pensée libre et réfléchie.

Et cela ne tient pas à l’absence d’organes permettant d’exprimer sa pensée. Car les muets qui sont privés de l’usage de la parole trouvent bien le moyen de faire connaître leur pensée en suppléant la voix par le geste. Remarque d’une grande clairvoyance à une époque où les sourds et muets étaient considérés comme des débiles mentaux. Descartes voit bien que ce qui leur manque, ce n’est pas la pensée mais le langage qui leur permettrait de la développer.

Il souligne aussi qu’il ne suffit pas de proférer des paroles ou de faire usage de signes pour être à l’étage de la parole.

D’une part parce qu’on peut dresser des perroquets ou des pies à dire certaines choses mais ils sont bien incapables de saisir la signification de ce qu’on leur a appris à dire. Ce qui le montre, c’est que l’émission vocale a un caractère mécanique. Le perroquet dit « bonjour, comment ça va ? » selon un processus similaire à celui de la voix, avertissant dans la voiture moderne, que le niveau de l’essence est critique. Son message est le résultat d’un automatisme ; il ne met pas en jeu l’aptitude linguistique. Aptitude très complexe impliquant la capacité de symboliser c’est-à-dire de se distinguer de la réalité pour lui donner un sens par l’intermédiaire d’un signe, et la capacité d’articuler, de combiner des signes dans un énoncé requérant toujours pour être produit une initiative de l’esprit.

C’est dire que seul un être doué de pensée peut parler. Ni la fonction symbolique ni l’activité mentale discriminatrice à l’œuvre dans toute énonciation, ne peuvent s’exercer par favorable mécanisme. Il y faut une action de l’esprit. La parole (« signes faits à propos des sujets qui se présentent » dit Descartes) révèle que le sujet parlant est un sujet pensant. Même le fou en témoigne. Sans doute sa pensée est-elle « dérangée » dans la mesure où le sens qu’il formule n’est pas rationnellement justifiable, mais il exprime bien du sens, le sens que ce dont il parle revêt pour lui. Là encore, Descartes fait preuve d’une grande clairvoyance. Il n’ôte pas au malade mental son humanité c’est-à-dire sa dimension spirituelle. Le fou pense mal mais il pense donc il parle. Il présente une différence de nature avec le perroquet car il exprime une pensée alors que l’autre émet un son dénué de sens.

D’autre part parce qu’il y aura toujours une grande différence entre un cri de douleur ou de plaisir et l’opération de donner sens à sa douleur ou à son plaisir. Dans le premier cas l’émission de sons ou l’effectuation de certains gestes est mécaniquement produite par un état du corps. Ainsi en est-il de l’expression des animaux. Ils ne font pas un symbole de leur état. Il faudrait pour cela qu’ils fussent capables de s’abstraire de leur vécu pour le signifier ou le symboliser. Mais cette capacité qu’on appelle la fonction symbolique est le propre de l’esprit.

Voilà pourquoi, le sujet pensant peut signifier bien autre chose que ses besoins ou ses passions et, même lorsque son énonciation les prend pour objet, il les signifie, il ne se contente pas d’en être l’expression mécanique. Celle-ci n’est qu’un moment du « mouvement naturel » dans le monde animal, elle fait partie de son déterminisme. Avec l’homme le procès de symbolisation conquiert son autonomie par rapport à la pure nécessité biologique, il ouvre un monde qui est le monde humain des significations, monde de la culture où l’échange des paroles n’est pas tributaire d’un contact direct avec la chose ou de stimuli internes ( en rapport avec des passions dit le texte) mais peut s’effectuer à partir des seules données linguistiques.

Descartes définit donc le langage humain par trois critères :
  • La parole est le signe de la pensée car parler c’est viser du sens à travers des signes et seule une pensée pour opérer le rapport par lequel un signe renvoie à un sens. 
  • Parler c’est parler de quelque chose à quelqu’un. La parole s’effectue donc « à propos ». Elle n’est pas une production de signes désolidarisée du contexte auquel elle renvoie. Même la parole du fou en témoigne. Bien que relevant d’une singularité logique, elle fait surgir un sens en rapport avec sa propre expérience. 
  • La parole a bien une fonction expressive mais elle est expression de la pensée, non de la mécanique corporelle, fût-elle celle d’une sensibilité. Elle ne se rapporte pas aux seules passions, dit le texte. Tant que la sensibilité découle de la disposition des organes et ne met pas en jeu une dimension spirituelle, comme Descartes nous demande de l’envisager pour les animaux, il n’y a pas lieu de supposer qu’elle est un mode de la pensée. L’expression animale est mécanique, ses signes instinctifs. L’animal ne symbolise pas car il faut une pensée pour faire un symbole d’un de ses états. 


lundi 19 novembre 2012

Livret de compétences : analyse critique


Repris de http://www.liberation.fr/societe/2012/10/30/des-criteres-d-evaluation-mis-au-piquet-par-quatre-profs_857176
SOCIÉTÉ

Des critères d’évaluation mis au piquet par quatre profs

INTERVIEW «Côtés hilarants», «objectif idiot»… les critiques pleuvent contre le livret.
Par CATHERINE MALLAVAL
Pour Libération, quatre profs ont accepté de revenir sur le fameux livret personnel de compétences. Et la foultitude d’items (97 en tout) qu’ils ont dû valider pour leurs élèves de 3e. Même élagué, ce livret a-t-il un sens ?
 
 Sur le banc, Nicolas Morvan (photo DR), 34 ans, prof de lettres en ZEP dans l’Essonne, qui dénonce «un outil bureaucratique, inspiré de recommandations européennes et de l’OCDE, qui véhicule l’idée d"élèves employables" avec des compétences qui tourne le dos à à une vision humaniste du savoir» ; Mara Goyet (photo A.Fevrier. Flammarion), 39 ans, prof d’histoire-géo dans un collège parisien (1), qui se demande si «le livret qui a des côtés hilarants n’a pas été écrit sur le capot d’une bagnole par des mecs bourrés avec un stylo qui ne marchait pas».
A leurs côtés, Dominique Parvillé (photo DR), 32 ans, prof d’EPS dans l’Essonne, estime, lui, qu’un «socle commun, ça veut dire un minimum. Alors qu’il s’agit de faire progresser les élèves. Et puis je n’aime pas ce mode d’évaluation binaire "acquis" ou "pas acquis"».
Enfin, François Ledoux (photo DR), 42 ans, prof de maths à cheval sur plusieurs postes à Cherbourg, interroge :«Que fait-on quand un élève n’a pas acquis unecompétence ? Ose tourne vers l’institution qui dans un jargon cynique répond : "A vous d’organiser vos cours pour avoir une pédagogie indifférenciée" ? Avec 28 élèves par classe, je n’ai pas le mode d’emploi.» Commentaires sur quelques perles du questionnaire dont ils gardent un souvenir ému. 
 «ADAPTER SON MODE DE LECTURE À LA NATURE DU TEXTE PROPOSÉ ET À L’OBJECTIF POURSUIVI»
«C’est vraiment une compétence très très générale, soupire Nicolas Morvan. Comment l’évaluer ? Cela a-t-il un sens ? Ecrire la suite d’un texte narratif, voilà une compétence déjà plus spécifique. Mais qui elle-même requiert beaucoup de procédures : bien comprendre le texte initial, maîtriser l’orthographe, la narration, les temps, les règles du dialogue… Le gros danger à ne travailler que par compétences : c’est d’oublier les connaissances. Or il faut d’abord commencer par elles.»
«FORMULER CLAIREMENT UN PROPOS SIMPLE»
«J’aime vraiment beaucoup les compétences qui doivent être acquises en français, s’amuse Mara Goyet. Surtout cette idée de devoir mettre une date à côté de chaque acquisition : "Tiens aujourd’hui, Vanessa a formulé clairement un propos simple." Il y a aussi l’item "Participer à un débat, à un échange verbal". Mais ça, les élèves le font toute l’année ! Au fond, tout est mis sur le même plan : "Dégager l’essentiel d’un texte lu" et "savoir nager". Et puis, ça zoome tellement sur des détails que je me demande si ce n’est pas une dissimulation des résultats. A force de pixeliser, l’image est belle.»
«REPRODUIRE UN DOCUMENT SANS ERREUR AVEC UNE PRÉSENTATION ADAPTÉE»
«Vous ne trouvez pas absurde de faire copier un texte ? interroge Nicolas Morvan. Le problème, c’est que dans certains collèges comme les ZEP, on décide de n’insister que là-dessus. Cet objectif est idiot. En outre, le risque est d’avoir une école centrée sur le socle commun, qui ne prépare pas à la poursuite d’études au lycée, général et technologique ou professionnel.»
«MANIFESTER SA CURIOSITÉ POUR L’ACTUALITÉ ET POUR LES ACTIVITÉS CULTURELLES OU ARTISTIQUES»
«Comment mesurer ça ? s’amuse Mara Goyet. Un élève a le droit de se foutre de l’actualité. Ce n’est pas une compétence scolaire. Et comment évaluer la curiosité pour les activités artistiques ? Si un gamin a acheté un Pariscope, on valide ? Dans le même registre, et dans ce grand ensemble dédié à sonder la culture humaniste des collégiens, on trouve l’item : "être sensible aux enjeux esthétiques et humains". C’est sacrément grandiloquent, et je ne vois pas comment donner une note de sensibilité.»
«SAVOIR NAGER»
«Nos programmes d’EPS datent de 1996, explique Dominique Parvillé. On sait tous qu’apprendre aux élèves à nager est un objectif prioritaire. Passons sur les problèmes concrets de telle primaire ou tel collège qui n’a pas de piscine à proximité. Sérieusement, c’est quoi savoir nager ? Le livret n’en donne aucune définition. Est-ce flotter, avancer, être capable de récupérer un objet au fond de la piscine ? Avec mes collègues, on s’est mis d’accord sur : "être capable de faire 50 mètres".»
«NOMBRES ET CALCULS : CONNAÎTRE ET UTILISER LES NOMBRES ENTIERS, DÉCIMAUX ET FRACTIONNAIRES»
«Mais de quoi s’agit-il ? s’interroge François Ledoux. Doivent-ils savoir compter jusqu’à 10 ? Ajouter 3,1 et 3,2 ? C’est vraiment trop vague. Pas carré. On ne sait pas où placer le curseur. Même souci quand on nous demande s’ils savent reconnaître des situations de proportionnalité. Mais au fond, ce qui m’étonne le plus c’est que ce qui doit être acquis recouvre le programme de maths de 4e, et non pas celui de 3e. Une entreprise de nivellement vers le bas ?»
«MOBILISER À BON ESCIENT SES CAPACITÉS MOTRICES (dans le cadre d’une pratique physique - sportive ou artistique - adaptée à son potentiel)»
«Là, ça se complique, admet Dominique Parvillé. Apporter une réponse motrice signifie-t-il développer sa foulée quand on court, par exemple ? Dans le cadre d’un sport collectif, doit-on considérer que l’équipe perdante d’un match de foot ne peut valider cet item puisqu’elle n’a pas su déjouer son adversaire ?»
(1) «Collège brutal», collection Café Voltaire, Flammarion, 2012.

vendredi 9 novembre 2012

Le classement de sites emploi en France en août 2012

D'après http://exclusiverh.com/articles/site-emploi-generaliste/le-classement-de-sites-emploi-en-france-en-aout-2012.htm


jeudi 08 novembre 2012

Le classement de sites emploi en France en août 2012

Le classement de sites emploi en France en août 2012
Médiamétrie vient de publier son nouveau classement des sites emploi les plus visités de France. La grande nouveauté est l’arrivée de la rubrique Emploi du Bon Coin directement en deuxième position, derrière Pole Emploi, avec près de 1,7 million de visiteurs uniques par mois !
Après plusieurs mois de travail et de réflexion Médiamétrie a lancé une nouvelle méthode de calcul d’audience des sites Internet. Cette mesure hybride tient compte à la fois des résultats recueillis auprès des 22 000 internautes du panel Médiamétrie mais aussi des audiences "site-centric" constatées sur les sites et certifiées par des organismes comme l’OJD. Cette nouvelle approche doit mettre un terme, enfin, à l’éternel débat entre les tenants de la mesure d’audience via panel et ceux de la mesure via les outils dits "site-centric".
Les nouveaux résultats ne doivent donc pas être comparés aux chiffres donnés dans les classements précédents, la méthodologie de mesure étant différente.
Quoi qu’il en soit, le principal intérêt de ce classement, reste de comparer l’ensemble des sites du marché avec une mesure commune et d’analyser les évolutions de fond sur le long terme.

Le classement des sites emplois en France en août 2012 (source Médiamétrie/NetRatings)
 SiteVisiteurs Uniques / mois
1Pole Emploi5 608 000
2Leboncoin.fr Emploi1 698 000
3Indeed1 272 000
4Regionsjob   929 000
5Jobrapido   906 000
6Apec   785 000
7Cadremploi   730 000
8Monster   661 000
9Qapa   556 000
10Keljob   549 000
11Optioncarriere   519 000
12Meteojob   463 000
13Jobijoba   369 000
14Jobintree   364 000

Le mois d’août est traditionnellement le mois le plus faible de l’année en terme d’audience sur les sites emploi, vacances obligent. Ceci explique en partie pourquoi plusieurs sites passent sous le million de visiteurs uniques ce mois-ci.
La sensation de ce classement est la présence de la rubrique emploi du site Leboncoin.fr en deuxième position avec 1 698 000 visiteurs uniques. Une audience impressionnante ! Plusieurs informations laissaient deviner que la rubrique emploi de ce site était l’une des plus visitées de France. Le chiffre de Médiamétrie confirme cette tendance. Le bon coin Emploi profite de la forte audience généraliste du site Le boncoin.fr. Ce portail est en effet le 8ème site le plus visité de France avec plus de 16 millions de visiteurs uniques en Août 2012.
Le deuxième enseignement est la confirmation de la percée des méta-moteurs de recherche d’emploi. Quatre agrégateurs sont parmi les quatorze premiers sites emploi comme Jobijoba, Optioncarriere, Jobrapido et Indeed.fr. Ce dernier site, racheté un milliard de dollars par le japonais Recruit, poursuit sa croissance sur le marché français, mois après mois.
Soulignons enfin les très bonnes performances de sites emplois plus récents comme Qapa, qui fait son entrée dans le top 10 avec 556 000 visiteurs uniques et Meteojob, douzième avec 463 000 visiteurs uniques.
Le monde des sites emploi reste bien un marché très vivant où les positions ne sont jamais acquises. Une motivation supplémentaire pour pousser les acteurs à constamment se renouveler et innover…
Par la rédaction

mardi 6 novembre 2012

CV : la parole en action


CV originaux : tombola, provocation, CV en chocolat... Ils ont osé !

Quand vous avez tenté la couleur sur votre CV, vous aviez trouvé ça trop osé ? Pour vous décomplexer et vous motiver à vous lancer, Terrafemina a sélectionné les cinq initiatives les plus folles pour trouver un job...
Tombola, CV en chocolat, provoc' : pour trouver un job, ils ont osé

Un CV à croquer

Pour faire fondre les recruteurs, Charlotte Olsen a trouvé une solution pleine de ganache. Cette jeune Anglaise a créé des CV tablettes de chocolat « 100% talent brut ». Son pré-carré (au lait) ? Le design. Et, souligne-t-elle sur l’emballage, ses compétences ne sont ni artificielles ni fabriquées en usine. Qui pourrait résister ?
www.behance.net

Une tombola gonflée

Bruno Hervé sait se vendre. Pour que l’on mise sur lui, cet ingénieur commercial a joué son job à la loterie. Mais pour ne pas laisser la place au hasard, il a distribué des tickets de tombola uniquement aux entreprises - bretonnes - qu’il visait. Le gros lot ? Une semaine de ses services totalement gratuite. Et Bingo, il a trouvé.
www.doyoubuzz.com/bruno-herve

CV tombola

Un joli e-coup de pub

Alec Brownstein a jeté de l’argent dans la fenêtre Google et il a bien fait. En achetant, pour 6 dollars, quelques mots clefs – le nom des patrons des entreprises dans lesquelles il rêvait de travailler – le New-Yorkais a fini par se faire remarquer : à chaque fois que l’un d’eux se googlisait, il voyait apparaître un message du créatif qui se proposait comme futur employé. Futé.
www.alecbrownstein.com


Un mini-site culotté

Pour trouver un stage, ces deux étudiants ont choisi la provoc’. Sur leur site jesuisbonne.fr, l’une propose de laprendre (en stage) parce qu’elle est bonne (en Ruby On Rails et gestion de projet), tandis que le second nous informe qu’il possède un gros paquet de connaissance (en développement front). Doivent-ils aller se rhabiller ?
jesuisbonne.fr

proposition stage provocante

Un salon-événement

Alain Gutton sait s’afficher. Et en 4x3 devant le Parc des Expositions de Paris, s’il vous plaît. Ce « super candidat » a monté son salon job-dating dans un hall de 5 000 m². Au programme ? Trois chaises, deux tables, une pile de CV et un directeur commercial audacieux, qui cherche une entreprise au même profil. Parce qu’il le vaut bien.
www.me-recruter.com

http://www.terrafemina.com/images/photos_articles/salon%20tout%20seul.jpg

VOIR AUSSI

lundi 29 octobre 2012

Réalité, amour et haine : l'ordre du pulsionnel

Sandor Ferenczi

Extrait du "Le problème de l'affirmation du déplaisir", 1926.

… Tenons nous à l'exemple de l'enfant qui désire téter. Supposons que jusque là il a tou­jours été apaisé au bon moment et que pour la première fois il lui faut subir le déplaisir de la faim et de la soif. Que va-t-il se passer en lui? Jusque-là, fort de son narcissisme primaire, il ne connaissait que lui-même, il ne savait rien de l'existence des choses étrangères, donc de sa mère, et par conséquent il ne pouvait avoir de sentiments à leur égard, ni bons ni mauvais. Il se pourrait qu'en relation avec la destruction phy­siologique provoquée par l'absence de nourri­ture dans les tissus de l'organisme, il se produise également une sorte de « désintrication pulsion­ nelle» dans la vie psychique, qui, se manifeste en premier lieu par une décharge motrice incoor­donnée et par des cris, mode d'expression tout à fait comparable aux manifestations de colère chez l'adulte. Quand, après avoir longtemps attendu et crié, l'enfant retrouve le sein mater­nel, celui-ci ne lui fait plus l'effet d'une chose indifférente qui est toujours là quand on en a besoin et dont, par conséquent, il n'est pas nécessaire de reconnaître l'existence ; il devient un objet d'amour et de haine; de haine parce qu'on a été obligé de s'en passer pendant un certain temps, d'amour parce qu'après cette privation il a procuré une satisfaction encore intense ; mais de toute manière il devient la matière d'une représentation d'objet, certes encore très vague. Cet exemple illustre bien, à mon avis, deux phrases très importantes de l'article de Freud sur la dénégation : « Le but premier et le plus immédiat de l'épreuve de réalité n'est pas de trouver dans la réalité un objet correspondant à ce qui est représenté mais de le retrouver et de se convaincre qu'il existe toujours ». Et encore : « Pour que l'épreuve de réalité ait lieu, il faut que des objets qui jadis avaient procuré une satisfaction réelle aient été perdus »

On voudrait seulement ajouter que l'ambi­valence dont nous venons de parler, c'est-à-dire la désintrication pulsionnelle, est absolument nécessaire pour qu'apparaisse une perception d'objet. Les choses qui nous aiment toujours, c'est-à-dire qui satisfont constamment tous nos besoins, nous n'en prenons pas connaissance en tant que telles, nous les incluons simplement dans notre moi subjectif; les choses qui nous sont et nous ont toujours été hostiles, nous les refoulons tout simplement ; quant aux choses qui ne sont pas inconditionnellement à, notre disposition, celles que nous aimons parce qu'elles nous procurent satisfaction et que nous détes­tons parce qu'elles ne nous obéissent pas en tout, nous créons pour elles des marques parti­culières dans notre vie psychique, des traces mnésiques auxquelles s'attache un caractère d 'objectivité, et nous nous réjouissons lorsque nous les retrouvons dans la réalité, autrement dit quand nous pouvons les aimer à nouveau. Et lorsque nous haïssons un objet et que nous ne parvenons pas à le refouler suffisamment pour pouvoir le nier durablement, la reconnaissance de son existence prouve qu'en réalité nous vou­ drions l'aimer et que seule la « malice de l'objet » nous en empêche. Le sauvage se montre donc parfaitement conséquent quand, après avoir tué son ennemi, il lui témoigne l'amour et le respect les plus grands. Il démontre simplement ainsi qu'il aurait préféré avoir la paix, qu'il voulait vivre en harmonie parfaite avec le monde alen­tour, mais qu'il en a été empêché par l'existence d'un « objet gênant ». 


L'apparition de cet obs­tacle a entraîné une désintrication de ses pul­sions sous la montée de la composante agressive et destructive ; après la satisfaction procurée par la vengeance, l'autre composante pulsion­ nelle, l'amour, cherche elle aussi la satisfaction. Tout se passe comme si les deux sortes de pul­sions se neutralisaient mutuellement quand le moi est à l'état de repos, à la manière de l'élec­tricité négative et positive dans un corps élec­trique inerte et comme si dans les deux cas des influences externes particulières étaient néces­saires pour séparer les deux sortes de courants et les rendre de nouveau actifs. L'apparition de l'ambivalence serait donc une sorte de mesure défensive, une aptitude générale à la résistance active qui représenterait, tout comme le phéno­mène psychique qui l'accompagne, la reconnaissance du monde objectif, un des moyens de maîtriser celui-ci.

Remarquons cependant que si l'ambivalence témoigne d'une reconnaissance de l'existence des choses, nous n'accédons pas pour autant à ce qu'on appelle la vision objective; au contraire les choses deviennent tour à tour l'objet d'une haine et d'un amour tout aussi passionnés. Pour parvenir à l'objectivité, il faut que les pulsions libérées soient inhibées, c'est-à-dire qu'elles s'unissent à nouveau entre elles, une nouvelle intrication pulsionnelle doit donc se produire une fois la reconnaissance accomplie. C'est peut­ être là aussi le processus psychique qui garantit l'inhibition et l'ajournement de l'action jusqu'à ce que réalité extérieure et « réalité de pensée » soient devenues identiques; la capacité de juger et d'agir objectivement est donc essentiellement une capacité des tendances de haine et d'amour à se neutraliser mutuellement, constatation qui a tout l'air d'un lieu commun. Nous pensons néanmoins que l'on peut sérieusement consi­dérer le lien mutuel qui unit les forces d'attrac­tion et de répulsion comme un processus psycho-énergétique à l'œuvre dans toute forma­tion de compromis et dans toute vision objec­tive ; il faudrait donc remplacer la maxime sine ira et studio (sans colère ni complaisance) et dire qu'une vue objective des choses exige de donner libre cours à une quantité égale de ira et de studium.

Manifestement, il existe différents, degrés dans le développement de la capacité d'objecti­vité. Dans mon essai sur le développement du sens de réalité, j'ai décrit l'abandon graduel de la toute-puissance personnelle, son transfert sur d'autres puissances supérieures (nourrice, parents, dieux), et j'ai appelé ce processus la période de la toute-puissance à l'aide de gestes et de mots magiques; puis, j'ai supposé que le dernier stade, celui où l'on tire la conclusion de l'expérience douloureuse, correspondait à l'aban­ don définitif de la toute-puissance, à une sorte de stade scientifique de la reconnaissance du monde. Recourant à la terminologie psychana­lytique, j'ai désigné la toute première phase, celle où seul le moi existe et où celui-ci s'appro­prie tout l'univers de l'expérience, comme la période d'introjection; la seconde phase, celle où la toute-puissance est attribuée à des puis­ sancés extérieures, comme la période de projection; quant au dernier stade de développement, j'ai pu le concevoir comme un stade où les deux mécanismes sont utilisés à part égale et se compensent mutuellement. Cette succession cor­respond à peu près à la représentation du déve­loppement de l'humanité esquissée par Freud dans Totem et tabou : phase magique, phase religieuse, phase scientifique. ..



mardi 16 octobre 2012

CVthèque pour aider les jeunes diplômés issus des banlieues


Le cabinet Mozaïk RH propose une base de données de CV de jeunes diplômés issus des banlieues.
Le cabinet Mozaïk RH propose une base de données de CV de jeunes diplômés issus des banlieues.

Un cabinet de recrutement lance en partenariat avec l'État et la région Île de France une base de données de CV pour aider les jeunes diplômés issus des banlieues à trouver un emploi.

L'idée part d'un constat simple: le taux de chômage est en moyenne de 22% chez les jeunes, mais il s'élève à 38% pour ceux issus des zones urbaines sensibles (ZUS). C'est pour cette raison que le cabinet associatif Mozaïk RH vient de signer un accord de deux ans avec le ministère de l'Économie et des Financeset la région Île de France afin de développer une base de données regroupant les CV de jeunes diplômés issus des banlieues. L'objectif est de promouvoir des profils fortement qualifiés, mais devant faire face à des obstacles lourds lorsqu'il s'agit d'accéder au marché de l'emploi: absence de réseau professionnel, discrimination à l'embauche, etc...Pour ce faire, Mozaïk RH sélectionne les profils prometteurs et leur apporte expertise et coaching afin de mettre en valeur leur candidature.
«Il existe une injustice: on peut être diplômé, avoir un parcours scolaire exemplaire et ne pas avoir accès à l'emploi, car on est victime de discriminations», a souligné le ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire, Benoît Hamon. Ce nouvel outil «est une manière positive de dépasser cet obstacle: il met en regard des talents et des entreprises qui cherchent des talents», a-t-il ajouté. Le montant du partenariat s'élève à 200.000 euros, Bercy participant à hauteur de 40%, le reste étant alloué par le Conseil régional d'Île de France. Il vise à augmenter la capacité de la base de données - elle devrait passer de 800 à 1500 CV dans les prochains mois - et à ouvrir une nouvelle antenne en région parisienne.
Pour Estelle Barthélémy, co-fondatrice de Mozaïk RH, «il est catastrophique que les beaux parcours ne trouvent pas de débouchés, car cela renvoit aux plus jeunes une image extrêmement négative du monde du travail». Afin de «promouvoir l'égalité des chances», le cabinet insiste sur la maîtrise des outils de recherche d'emploi, propose la création d'un CV vidéo, un coaching individuel, un programme de tutorat, des ateliers d'anglais, etc... La spécificité de cette nouvelle étape dans le développement du cabinet, habitué à travailler avec des entreprises de grande taille comme L'Oréal ou la SNCF, est que désormais la base de données sera gratuitement accessible aux TPE-PME et au monde associatif. Alors que les entreprises de taille réduite ont créé 600.000 emplois en dix ans et que le secteur associatif représente 1,92 million de salariés, ces structures n'ont le plus souvent pas la visibilité leur permettant d'attirer les jeunes diplômés.

Sortir des foyers de recrutement traditionnels

Mais regrouper les CV des profils prometteurs est-il suffisant pour atteindre l'objectif de placement des jeunes diplômés? Les chiffres semblent aujourd'hui donner raison au cabinet Mozaïk RH, qui affirme avoir réalisé 557 placements sur les 1500 candidats sélectionnés en 2011. Selon Floréal Sotto, consultante chezAltidem, cabinet spécialisé dans les questions de discrimination au travail, «cette initiative permet aux entreprises socialement engagées de trouver des candidats en dehors de leurs foyers de recrutement traditionnels». D'autant plus que «ces jeunes diplômés sont le plus souvent confrontés à un problème d'autocensure. Cet accompagnement leur permet de dépasser cette difficulté», ajoute-t-elle. Un projet qui sera donc sûrement bien accueilli par les entreprises qui souhaitent obtenir le label diversité.